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Saint Joseph Infos
9 juin 2013

Homélie du 12 05 2013

Nous sommes à la fin du temps de Pâques, et nous revivons la Passion du Christ. Non plus avec Jésus, mais avec Etienne. Je crois que la liturgie veut nous faire percevoir où se situe la source de la joie et de la paix de Pâques : dans la mort sur la croix de Jésus. L’un ne va pas sans l’autre, l’un n’a pas de sens sans l’autre.

Notre conversion à la réalité de l’amour du Christ passe par le fait, pour nous, de toujours tenir ensemble les deux versants de cette réalité qui vient changer notre vocation d’homme. Le Sanhédrin revit avec Etienne ce qu’il a vécu quelques années plus tôt avec Jésus. Lorsqu’Etienne emploie des expressions comme : « cieux ouverts, Fils de l’Homme, debout à la droite du Père… », il parle comme Jésus qui avait affirmé : « Désormais le Fils de l’Homme siègera à la droite du Dieu puissant… », et il avait provoqué la fureur du tribunal, parce qu’ainsi il s’attribuait lui-même des titres messianiques. Cela ne pouvait que se conclure par sa condamnation à mort. Nous sommes comme les juifs du Sanhédrin. Nous voudrions bien d’un dieu qui vienne régler tous nos problèmes, qui s’impose à nous, et surtout aux autres, même si c’est au prix de l’abandon de notre liberté. Finalement que m’importe ma liberté, si j’ai enfin la paix, telle que je la conçois !! Et bien non, Dieu veut d’abord l’homme libre, parce qu’il veut l’inviter dans une relation d’amour. Il n’y a pas de véritable relation d’amour sans liberté du oui, redit chaque jour à celui ou à celle avec qui je veux vivre et partager cet amour.

Et cet amour, une fois qu’il nous a pris au cœur, nous entraine à dire : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » La miséricorde n’est jamais vaine. L’un des spectateurs la reçoit, sans s’en rendre compte, un certain Saul, dans quelques années, il s’appellera Paul, c’est grâce à lui que nous sommes chrétiens. La miséricorde demandée par Etienne est encore sur nous.

La loi de Moïse commençait par « écoute Israël… », le Dieu de la première alliance parlait par Moïse, par les prophètes, par l’histoire relue du peuple d’Israël. La relation d’Etienne à Dieu s’exprime dans d’autres mots : regarder vers le ciel, voir la gloire, contempler les cieux ouverts… La parole s’est révélée à nous dans la personne du Christ, de Jésus, vrai homme et vrai Dieu. Dans le Christ, notre relation à Dieu est devenue différente, parce que celui qui assure cette relation c’est l’Esprit. Etienne était rempli de l’Esprit Saint, comme Marie, il pouvait donc être complètement en communion avec le Christ et voir la gloire de Dieu, il peut voir ce que les autres ne voient pas. Etienne est en train de vivre ce que Jésus a demandé pour nous : « je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi. » Nous sommes là comme à l’achèvement des béatitudes. « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu. » Ceux dont le cœur aura été purifié par l’Esprit, entreront dans l’intimité de Dieu. Mais la prière de Jésus ne concerne pas que les disciples. Dans ce petit extrait que nous avons entendu, Jésus emploie quatre fois le mot « monde ». Cette intimité a un but : « que le monde croie que tu m’as envoyé… ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé… » L’intimité avec Dieu n’a de sens que si elle conduit à dire au monde que la présence de Jésus au milieu de nous est la plus belle preuve de son amour pour les hommes. Déjà Jésus disait à Nicodème : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. »

Amour et unité sont étroitement liés dans la parole de Jésus. Il convient d’être nous-mêmes unifié dans notre personne avec le Christ pour centre. Il y a souvent tant d’êtres en nous, nous subissons des tensions contradictoires, nous avons envie de tellement de choses, les tentations sont légions en nous. La prière de Jésus nous incite à nous associer à cette prière. Cette prière, c’est comme un acte de passion pour l’homme et d’obéissance au Père, un acte totalement assumé qui lui permet de dire « je » en toute liberté. Une prière qui est un acte d’existence, Jésus dit « je suis » et je voudrais tellement que vous aussi vous soyez, parce que l’être c’est le Père qui vous le donne et si vous le recevez vous aurez en vous l’amour dont le Père m’a aimé.

« L’Esprit et l’Epouse disent : « viens » ; celui qui entend, qu’il dise aussi : « viens ! »                               Amen.

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